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2007-07-27 15:15+0200 (Paris) — Culture — Lectures — Culture indienne
Comme me le suggérait gilda dans un commentaire, je viens de finir de lire la relation du voyage de François de l'Estra aux Indes Orientales (1671-1675), parue récemment aux éditions Chandeigne, en orthographe modernisée et augmentée d'une introduction et de notes.
Le récit est intéressant. On y découvre les différentes étapes du voyage de L'Estra, des descriptions des différents comptoirs visités, leurs fortifications, les mœurs des habitants, son emprisonnement par les Hollandais pendant près de trois ans à Batavia (Jakarta). Contrairement, semble-t-il, à d'autres récits de voyages, sa description des coutumes des peuples qu'il a rencontrés est assez objective et dépourvue de condescendance. Il est intéressant de remarquer qu'il a considéré comme appartenant à différentes religions des groupes d'hindous de castes différentes (chacune ayant des rites différents), et plus amusant encore de voir sa confusion entre musulmans et hindous. Ainsi, certaines coutumes manifestement hindoues sont attribuées aux Maures, et certaines actions, comme la satî, sont encouragées par les récompenses que le Prophète accorderaient après la mort. Certaines processions, comme une dédiée à Rama, sont agréablement décrites.
En dehors de ces descriptions, on trouve un compte-rendu des rivalités entre les différentes puissances coloniales de l'époque, et plus particulièrement entre la France et la Hollande : combats navals, sièges, actes qui se rapprochent de la piraterie.
Le texte est assez agréable à lire, malgré la présence de mots
surannés. Les notes sont très intéressantes, mais leur abondance ralentit
beaucoup la lecture puisqu'il me fallait jongler entre trois marque-pages :
un pour le texte, un pour la traduction des mots anciens, et un troisième
pour les notes. Certaines notes sont redondantes et donnent une impression
de déjà-vu : il doit y en avoir au moins trois notes mentionnant que le mot
pagne
était du genre féminin.
Cependant, il manque certainement à cette édition une carte représentant
les différents comptoirs français, portugais, anglais, hollandais et danois
de l'époque : quelque chose comme ceci,
mais en plus complet. Il y a bien une carte des côtes indiennes en
néerlandais, mais les noms sont illisibles. Cela fait bizarre de voir plein
de noms comme Tranquebar
ou Trincomale
sans pouvoir se
figurer où ces villes se trouvent (d'autant plus que ces jours-ci, je n'ai
accès à Internet qu'au bureau). Mon dictionnaire de noms propres ignorant
ces noms de villes, il me semble qu'il était du devoir de l'éditeur
d'inclure une telle carte pour la commodité du lecteur.
Très honorée que tu aies suivi mon conseil de lecture. D'accord avec toi pour l'absence de carte qui se fait cruellement sentir.
Amusant pour moi : les mots surannés et les notes font pour moi partie du charme du livre (cela dit : effectivement certaines sont redondantes).
à bientôt j'espère.
Je me suis un peu mal exprimé sur les mots anciens. J'aime beaucoup, ce que je voulais dire, c'est que malgré qu'il y en ait, cela ne gêne pas la lecture.
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