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2006-08-21 15:49+0530 (ಮೈಸೂರು) — Voyage en Inde II
Hier après-midi, je suis allé visiter le Dutch Palace à Matancherry. On
pouvait notamment y voir des peintures murales représentant des scènes du
Rāmāyaṇa : construction du pont vers Lanka, Laksmana mutilant une raksasi,
Sita se jetant dans le feu, etc. Cependant, ces peintures étaient dans un
piteux état, heureusement qu'il y avait un tableau explicatif (en trois
langues : hindi, anglais, malayalam) avec la succession des diverses scènes
pour s'y retrouver.
Il y avait aussi des portraits des différents Maharajas de Kochi, mais ils
s'appelaient presque tous Rama Varma
...
Je suis aussi allé visiter la synagogue. Après, j'ai été franchement
déçu puisque je n'ai pas pu visiter le temple jaïn : vers 15h, je suis
passé, mais il était indiqué que ce n'était accessible aux non-jaïns
qu'entre 17h et 18h (avec en plus un certain nombre de conditions assez
strictes et quelque peu surprenantes...). Je suis repassé un peu après 17h.
On me dit que je peux visiter le temple et que je peux même prendre des
photographies à l'intérieur. Mais je me réjouis un peu trop vite, puisque
le cerbère
suivant me dit que non, c'est un jour spécial, il y a le
festival machin qui se prépare, comme si cela empêchait un visiteur unique
d'entrer discrètement dans le temple, et surtout, ils auraient pu écrire
quelque part que c'était un jour spécial, cela m'aurait éviter de perdre
du temps. Bon, j'ai quand même pu prendre
deux ou trois photographies de l'extérieur.
Au crépuscule, j'ai repris le bateau avec mes bagages pour Ernakulam
afin de prendre un bus de nuit pour Mysore. À chaque fois que je prend un
bus, j'ai l'impression que c'est presque par hasard si je me retrouve dans
le bon. Quand je suis arrivé, une bonne heure à l'avance, les bus que j'ai
vus ne portaient que des inscriptions en malayalam (à l'exception du sigle de
la compagnie de transports routiers du Kerala). Au bout d'un moment, je me
dirige vers le planning horaire pour essayer de voir comment on écrit
Bangalore
en malayalam, puisque c'est un bus pour Bangalore via Mysore que je dois prendre.
Je venais de finir la transcription sur mon carnet quand j'ai vu arriver un
bus portant cette inscription, mais en fait tous les arrêts étaient écrits
en caractères latins sur le bus...
C'est parti pour onze bonnes heures de route. Je n'ai pas compris l'itinéraire exact, mais pendant pas mal de temps, les routes étaient sinueuses et présentaient un dénivelé non trivial. Au lever du jour, les paysages étaient assez beaux : on traversait un parc naturel.
Je suis finalement arrivé à Mysore en milieu de matinée et y ai pris un
petit déjeuner indien : masala dosa... Je suis maintenant dans le
Karnataka, le système d'écriture est encore différent des précédents.
Je suis ensuite allé me faire
rembourser mon billet de train Ernakulam-Bangalore que je n'ai pas utilisé
puisque j'étais seulement sur waiting-list, c'est pour
cela que je me suis arrêté à Mysore pour faire des étapes un peu moins
longues en bus. Je ne suis pas certain d'avoir parfaitement saisi le
système, mais quand on réserve un billet de train, on peut se retrouver sur
liste d'attente, pour le cas où suffisamment de personnes avant soi
annuleraient leur voyage. J'avais les numéros 135 et 125, ce qui doit
signifier que j'étais la 135e personne
sur liste d'attente et que déjà 10
personnes avaient annulé leur voyage. Quand j'avais regardé sur Internet
l'etat de mon billet (en entrant le code PNR
inscrit sur le
billet) il y a quelques jours, le deuxième nombre était passé à 85, ce qui
était insuffisant. Bref, je suis passé à la gare, ou plutôt au computerised reservation centre. La première chose qui
surprend, c'est que l'on doit remplir le même formulaire pour annuler un
billet que pour le réserver : en France, on tendrait simplement le billet
au guichetier pour se le faire annuler et rembourser (et dans les cas
compliqués où l'on aurait plusieurs billets dont seulement une partie
serait à annuler, de nouveaux billets seraient imprimés avec une
facturation décomptant les sommes remboursées, l'idée étant que le billet
lui-même
est couramment utilisé comme preuve de payement si on se fait rembourser un
voyage par un organisme ; je ne suis pas certain que ce passage entre
parenthèses soit très clair). La deuxième chose qui m'a surpris, et presque
choqué, c'est que le remboursement n'est pas intégral : on m'a compté 20
roupies de frais d'annulation : bref,
accepter d'être sur une waiting-list tient du pari (à
espérance positive pour la compagnie ferroviaire...).
Les rues de Mysore ne se coupent pas toujours à angles droits, mais il est vraiment facile de s'y retrouver avec l'aide d'un plan. Pas la peine de prendre des rickshaws. En marchant, des travertis sont passés à côté de moi, cela surprend.
L'attraction principale de Mysore est son Palace, tout en démesure. Il est tout d'abord absolument gigantesque, et toutes les salles que j'ai vues sont richement travaillées, du sol au plafond. Par exemple, les emplacements pour mettre des lampes ou lustres étaient des boiseries en forme de fleurs de lotus, tandis qu'un peu plus loin, des divinités hindoues étaient représentées assises sur des lotus roses... Ce qui est dommage, c'est qu'il était strictement interdit de prendre des photographies à l'intérieur du palace et de la cour alentour, j'en ai quand même pris quelques unes de l'extérieur à travers les grilles. Le musée qui se trouve un peu plus loin ne présente lui guère d'intérêt : on voit des centaines de portraits ou photographies de gens sans doute très importants, mais il n'y avait absolument aucune légende pour dire de qui il s'agissait précisément, et puis en sortant, on ne pouvait absolument pas éviter les boutiques de souvenirs. L'atmosphère autour du palace n'est pas très accueillante non plus : combien de fois on m'a proposé de faire un détour pour aller visiter tel atelier où se fabrique de l'encens, ou de faire une visite complète de la ville en rickshaw pour le prix ahurissant de 20 roupies. Plusieurs me proposaient de la marijuana (le cas s'était aussi présenté plusieurs fois autour du temple Sri Meenakshi à Madurai), et quand je leur disais de me laisser tranquille, ils insistaient encore. Bref, il y a une bonne brochette de pénibles dans cette ville, assez agréable par ailleurs.
Je sors d'un restaurant où j'ai pris un south indien thali : diverses préparations, plus ou moins visqueuses, servies avec du pain et du riz, sur un plat métallique (appelé thali) recouvert d'une feuille de bananier. Tout cela se mange avec les doigts. Je n'ai pas encore une technique parfaite, mais j'arrive à me débrouiller (mais les indiens mangent vraiment beaucoup plus vite que moi). En gros, il ne faut pas avoir peur de faire des mélanges, il devient plus facile de faire des petites boulettes de riz que je mets au bout de mes doigts et que je pousse ensuite dans ma bouche avec le bout du pouce.
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