Weblog de Joël Riou

« Dance Odysseys au Festival Theatre à Édimbourg | Sada Dosa »

Édimbourg

2013-08-31 21:55+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Thé — Photographies

De toutes les villes que j'ai visitées cet été pour des festivals, Édimbourg est celle que j'ai préférée, et pas seulement parce que j'y ai assisté au plus beau concert de ma vie et à une belle sélection de ballets. Certes, il faut souvent y supporter un léger crachin, mais le soleil parvient régulièrement à se glisser entre deux nuages :

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Scott Monument, Edinburgh

La ville se déploie autour d'une citadelle :

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La présence d'un tel relief induit alentour de fortes pentes qui font d'Édimbourg un dédale véritablement tridimensionnel comportant un nombre invraisemblable de ponts, tunnels, passages, chemins escarpés, escaliers, etc. La latitude et la longitude d'un point sont des informations insuffisantes pour s'y rendre, encore faut-il savoir à quelle altitude on souhaite aller. Voici par exemple la vue quasi-eschérienne que j'avais depuis la cuisine de l'appartement de cité universitaire où je louais une chambre :

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Si l'idée de retrouver dix ans après l'exiguïté des chambres d'étudiants ne me réjouissait pas follement, j'ai eu des raisons de ne pas regretter ce choix. L'accueil de la résidence dépendant de l'université était en effet des plus agréables. En moins de deux, on me réglait un problème de WiFi ; en France, je n'ose imaginer le nombre de règles qui auraient fait obstacle à la résolution de ce problème. La cuisine de l'appartement m'a permis de faire de petites économies sur la nourriture. Si j'avais déjà pris un Strawberry Gâteau chez Patisserie Valerie pendant l'après-midi, pour le dîner, je pouvais bien me contenter d'un yaourt acheté chez le penjabi ou pakistanais du coin (où j'ai aussi acheté des journaux en ourdou), précédé d'une tarte à £1.10 de chez Piemaker, n'est-ce pas ? et ce d'autant plus que mes déjeuners ont eu tendance à être copieux, que ce soit avec le biryani de la Mosque Kitchen, le buffet du restaurant Red Fort ou les nouilles à la sauce de curry thaï rouge du Red-Box Noodle Bar. (J'ai évidemment testé aussi les produits locaux, comme la panse de brebis farcie, le fameux haggis.)

Avant de venir en Écosse, j'avais noté l'adresse d'une bonne boutique de thé, et j'ai profité d'avoir une cuisine à disposition pour m'en préparer :

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Ceci n'est pas un zhong.

L'idéal pour préparer un tel thé wulong torréfié serait a priori d'utiliser une petite théière, mais je n'avais ni théière ni zhong. Toutefois, j'ai découvert dans ma cuisine à Édimbourg qu'avec deux tasses et une cuiller à soupe, on pouvait faire aussi bien. Pour préparer mon thé, je plaçais quelques feuilles dans une tasse, puis versais de l'eau chaude. Si j'avais eu un zhong, j'aurais rémué les feuilles avec le couvercle. J'ai ici tout simplement utilisé une cuiller à soupe, et quand le thé a infusé, j'ai versé le liquide dans une deuxième tasse en faisant jouer à la cuiller le rôle d'un filtre. Après avoir bu cette première infusion, je pouvais recommencer l'opération plusieurs fois. (Il était nécessaire de transvaser le thé dans un deuxième récipient, car en raison de l'utilisation d'eau bouillante le thé serait devenu trop fort et certainement amer s'il avait infusé jusqu'à ce que le liquide atteignît une température permettant de le boire. Dans le cas d'un thé vert, j'aurais utilisé de l'eau moins chaude ; il n'aurait alors pas été absolument nécessaire de transvaser le thé, mais l'opération de filtrage de l'eau grâce au couvercle d'un zhong aurait été bien plus délicate à réaliser avec une simple cuiller !)

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Dans la rue règne une certaine effervescence. Le soir, des feux d'artifices éclatent au-dessus du château. En journée, plein de jeunes gens se promènent avec des looks tout-à-fait improbables. La seule explication que j'aie trouvé est qu'il s'agissait de comédiens de petites productions qui s'étaient habillés et maquillés dans leur chambre avant d'aller se produire sur une des très nombreuses scènes du festival off (Fringe) dont le numéro d'inscription est inscrit sur les enseignes (Fringe Venue #123). Dans leurs costumes, ils abordent les passants pour leur suggérer d'aller les voir. Des flyers sont distribués. Toutes sortes de manières de retenir l'attention sont utilisées. Parfois, le spectacle consiste simplement en ces petites animations de rue. À l'exception d'un charmant petit concert de musique de chambre (voir ci-dessous), je n'ai pas eu le temps d'assister à des spectacles du Fringe. J'ai pourtant essayé. Je me suis retrouvé sur le seuil d'une arrière-salle d'un bar dans la cour duquel les clients regardaient un match (de rugby ?) sur grand écran. La salle avait l'air de faire 10-15 m² tout au plus. C'était manifestement un one-man-show. La salle était pleine, mais je n'ai pas réussi à savoir si la comédie pour laquelle on m'avait donné un flyer était déjà commencée quand je suis arrivé, ou si le show précédent était en train de faire des prolongations. (D'après cette page, treize spectacles se succédaient pendant toute la jounée et une partie de la nuit ! Celui que j'avais la possibilité de voir s'intitulait The Other Half of Next Year's Show et façon amusante le flyer ne montrait que la moitié gauche du titre The Other Half...)

Grand Gallery, National Museum of Scotland, Edinburgh — 2013-08-18

Arunda Trio

Sarah Cruickshank, hautbois

Jenny Stephenson, clarinette

Anna Mary Lynch, basson

Divertimento (Mozart)

Extraits de Carmen (Aragonaise, Seguedille, Danse bohême), Bizet

Largo al factotum, extrait du Barbier de Séville, Rossini

La Petite Pâtisserie (La Tarte aux Pommes, Trois croissants au beurre), Jacques Leclair

Valse de mariage (Shin-Itchiro Yokoyama)

Libiamo, extrait de La Traviata, (Verdi)

Ce moment musical avec le trio d'instruments à vent Arunda Trio a eu lieu dans la Grand Gallery du Musée national d'Écosse. Il me fut assez agréable d'écouter certains transcriptions (pas inintéressantes, même pour les extraits de Carmen !) et de découvrir l'existence d'œuvres étrangement intitulées La Tarte aux Pommes ou Trois croissants au beurre (Jacques Leclair). Malgré les conditions d'écoute assez peu favorables, j'ai tout particulièrement aimé le son de la hautboïste.

The Queen's Hall, Edinburgh — 2013-08-19

Dorothea Röschmann, soprano

Malcolm Martineau, piano

Liederkreis, op. 39, Schumann

Mörike Lieder (Gesang Weylas, An eine Äolsharfe, Erstes Liebeslied eines Mädchens, Denk es, O Seele, Im Frühling, Begegnung), Wolf

Sieben früher Lieder (Nacht, Schilflied, Die Nachtigall, Traumgekrönt, Im Zimmer, Liebesode, Sommertage), Berg

Nur wer die Sehnsucht kennt, Schubert

Le dernier spectacle que j'aie vue à Édimbourg a été un concert. La soprano Dorothea Röschmann que j'avais déjà entendue à Salzburg dans Les Saisons chante des Lieder accompagnée par le pianiste Malcolm Martineau. Le public a ovationné la chanteuse, mais je n'ai pour ma part pas vraiment été passionné par ce concert. Je l'avais choisi en raison de la présence de Lieder de Wolf. Ceux-ci m'ont semblé bien plus vivants que les délétères Lieder du cycle Liederkreis de Schumann. La soprano a curieusement interprété le dernier vers Hüte dich, sei wach und munter! de Zwielicht. Au lieu de chanter cette phrase qui plonge dans les graves, elle l'a parlée (et même plutôt criée), ce qui n'est pas vraiment une esthétique que j'aurais envie de privilégier en tant qu'auditeur. Si j'ai aimé le jeu du pianiste Malcolm Martineau dans les Lieder de Wolf et Berg, la voix assez peu articulée de la chanteuse ne m'a pas convaincu. Je me suis réconcilié avec elle dans le bis Nur wer die Sehnsucht kennt de Schubert, mais c'était déjà la fin du concert.

Après ce concert, avant de prendre un bus pour l'aéroport, je suis allé visiter une exposition à la Talbot Rice Gallery (cf. la fin de ce billet sur les concerts du Chamber Orchestra of Europe), à laquelle on peut accéder depuis la cour de l'Université d'Édimbourg :

Photo 55
University of Edinburgh

On ne saurait faire un billet sur l'Écosse sans mentionner la présence de quelques kilts et cornemuses :

Photo 36

Je ne sais pas si j'irai à des festivals de musique pendant l'été 2014, mais le cas échéant, ce sera plutôt Édimbourg que Salzbourg.

Mes autres photos d'Édimbourg sont .

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