Weblog de Joël Riou

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Le vite dit d'avril 2013

2013-04-08 23:38+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse — Culture indienne

J'ai déjà eu l'occasion de revenir sur les concerts des Solistes des Berliner Philharmoniker. Les fabuleux concerts de l'Orchestre de Paris avec Leonidas Kavakos (concerto de Sibelius) feront l'objet d'un prochain billet. En attendant, voici le vite dit d'avril, récapitulant mes impressions sur les autres spectacles vus au cours du mois :

Théâtre des Champs-Élysées — 2013-04-04

Luc Héry, violon solo

Orchestre national de France

David Afkham, direction

Atmosphères, György Ligeti

Till Fellner, piano

Concerto pour piano nº3 et ut mineur op 37 (Beethoven)

Roméo et Juliette, extraits (Prokofiev)

Mes dernières expériences de spectateur avec l'Orchestre National de France dataient d'il y a deux ans et étaient très contrastées. Ce concert m'a réconcilié avec cet orchestre et permis d'entendre Maria Chorokoliyska, la merveilleuse contrebassiste solo de l'orchestre dont l'engagement est impressionnant. Elle me consolerait presque de la retraite prise par Bernard Cazauran de l'Orchestre de Paris. Si j'ai pu la voir, c'est en raison des bruyants scolaires qui m'ont gâché l'audition de Atmosphères de Ligeti : entre deux œuvres, le temps que le piano soit installé, je me suis replacé du côté opposé ce qui me permit de voir les contrebasses, et de ne pas en détourner mon regard, mon cou douloureux étant immobilisé par un torticolis...

Je me suis amusé de ce que le troisième concerto pour piano de Beeethoven commence par les trois mêmes notes que le thème de l'Offrande musicale (do-mi♭-sol). L'orchestre était tellement agréable à écouter que j'ai été surpris par l'entrée du piano... Les extraits de Roméo et Juliette de Prokofiev furent irrésistible ! Le chef David Afkham s'est même offert la fantaisie de se recoiffer pendant La Mort de Tybalt.

Le concert était précédée d'une Appoggiature animée par Clément Lebrun et agrémentée d'extraits musicaux joués par les musiciens de l'orchestre. Il est suffisamment rare que l'on parle de musique (et pas uniquement des musiciens) pendant les exposés musicologiques précédant certains concerts pour que ce soit signalé.

Amphithéâtre de la Cité de la musique — 2013-04-06

Blandine Rannou, clavecin

Variations Goldberg, BWV 988, Johann Sebastian Bach.

J'ai été très déçu par ce concert. L'Aria des Variations Goldberg m'a paru tellement interminable que je me demandais si l'interprète cherchait à battre un record de lenteur. L'interprétation de Blandine Rannou a en effet duré un peu moins d'une heure quarante (à comparer aux 1h18 de Pierre Hantaï, 1h24 d'Evgeni Koroliov et aux 37 minutes de Glenn Gould en 1959). D'une part, la lenteur n'aide pas à maintenir l'attention des spectateurs (j'ai faibli autour de la vingtième des trente variations) ; d'autre part, plus on joue lentement plus les couacs se font entendre distinctement. Il y en a eu un certain nombre... Le plus frappant est intervenu au début de la 14e variation : après une ou deux mesures, l'interprète est tout simplement revenue au début. Si j'ai pris assez peu de plaisir pendant ce concert, j'ai toutefois trouvé que la 23e variation avait été jouée de façon vraiment remarquable. Étrangement, un spectateur a lancé un Bravo à la fin de la 25e ; pensait-il que le concert était terminé ? À partir de ce moment-là, des spectateurs inquiets de la durée imprévue du concert ont commencé à s'enfuir un peu bruyamment pour rejoindre l'autre salle de la Cité de la musique où le concert suivant du Marathon Bach allait commencer...

Centre Mandapa — 2013-04-11

Aurélie Oudiette, danse kathak

Pandit Jaikishan Maharaj, Isabelle Anna, chorégraphies

J'ai décidé au dernier moment d'aller voir ce récital d'Aurélie Oudiette et je ne l'ai pas regretté ! Depuis un récital d'Isabelle Anna et Anuj Mishra, j'espérais voir un récital de kathak résolument tourné vers la narration, une composante de la danse privilégiée par les interprètes féminines. Cet espoir a été exaucé. La première pièce Vandaran Shantha Vishnu représentait Vishnu et Lakshmi et comportait certainement le plus beau visuel du récital avec la représentation de Vishnu couché sur le serpent Shesha, l'accent était particulièrement mis sur l'épithète Padmanabha indiquant que de son nombril émerge un lotus (sur lequel se tient Brahma). Les mouvements ondulatoires des mains qui semblent assez utilisés dans la danse pure en kathak trouvent ici une merveilleuse expression quand il s'agit d'évoquer le cordon ombilical ou la tige de ce lotus. Cette pièce comme la plupart des autres était enchaînée à des passages de danse pure sur une musique rythmique (parfois solfiée) sur des cycles variés (Tîntal, Japtal, Chautal). La pièce suivante a évoqué Krishna (tenant le mont Govardhana à la force d'un seul doigt ou portant le disque). Un changement de costume est intervenu avant la deuxième partie du récital d'inspiration moghole, plus tournée vers la séduction que les thèmes sacrés. Une pièce mettra ainsi en scène une courtisane, une autre évoquera les amours de Krishna et Radha et enfin une troisième évoquera une femme espiègle et séductrice qui insupporte son mari en faisant tinter ses bracelets. Le récital s'est terminé avec une pièce de danse pure dans laquelle Isabelle Anna prononçait les syllabes rythmiques sur lesquelles les mouvements de la danseuse s'appuyaient. Le cycle rythmique était Chautal (12 temps). Si les temps forts étaient au début marqués de façon très nette, avec une virtuosité d'autant plus grande que l'on s'approchait de la fin des cycles rythmiques, les développements successifs ont mis en lumière des variations très complexes et nettement moins évidentes à suivre !

Salle Pleyel — 2013-04-13

Quatuor Hagen

Lukas Hagen, Rainer Schmidt, violons

Veronika Hagen, alto

Clemens Hagen, violoncelle

Quatuor à cordes nº15 (Beethoven)

Quatuor à cordes nº8 “Razumovski” (Beethoven)

Salle Pleyel — 2013-04-14

Quatuor Hagen

Lukas Hagen, Rainer Schmidt, violons

Veronika Hagen, alto

Clemens Hagen, violoncelle

Quatuor à cordes nº11 “Quartetto serioso” (Beethoven)

Quatuor à cordes nº10 “Les Harpes” (Beethoven)

Quatuor à cordes nº6 (Beethoven)

Salle Pleyel — 2013-04-14

Quatuor Hagen

Lukas Hagen, Rainer Schmidt, violons

Veronika Hagen, alto

Clemens Hagen, violoncelle

Quatuor à cordes nº9 “Razumovski” (Beethoven)

Quatuor à cordes nº13 (Beethoven)

Grande Fugue, op. 133 (Beethoven)

J'ai assisté à ces trois premiers concerts de l'intégrale Beethoven par le quatuor Hagen. J'en ressors émerveillé par la variété de la production du compositeur en la matière. Le quatuor Hagen m'a tout particulèrement ému pendant les mouvements lents, comme la première moitié Adagio du quatrième mouvement du Quatuor nº6 ou le Molto Adagio du Quatuor nº8 “Razumovski”. Lors du premier concert, j'ai été bluffé par l'unité du quatuor que je n'ai plus vraiment regardé, mais seulement écouté comme s'il s'agissait d'un unique instrument.

Une partie public s'est montré particulèrement grossière lors du concert du samedi soir. Les tousseurs sont une plaie. On peut presque s'estimer heureux quand les toux se concentrent entre les mouvements ; c'est un moindre mal. Cependant, il est inacceptable qu'à la fin d'un mouvement lent les hordes de toux se déclenchent sur le silence de fin alors que les archets des musiciens sont encore en contact avec les cordes... Le concert du dimanche matin s'est passé dans de bonnes conditions, mais la première moitié de celui de l'après-midi m'a été rendue insupportable par les ronflements du spectateur situé derrière moi, et ce pendant toute la durée du quatuor nº9 “Razumovski”. Replacé à l'arrière-scène pour le quatuor nº13, j'ai pour la première fois entendu le bruit de fond de la salle Pleyel. C'est un bruit irrégulier assez déplaisant (ventilation, canalisations, appareils électronico-mécaniques ?). D'après mes expérimentations plus récentes en Salle Pleyel, cela ne s'entend que depuis l'arrière-scène pendant les passages les plus doux.

Opéra Garnier — 2013-04-14

Jochen Schmeckenbecher, Peter

Irmgard Vilsmaier, Gertrud

Daniela Sindram, Hänsel

Anne-Catherine Gillet, Gretel

Anja Silja, Die Knusperhexe

Elodie Hache, Sandmännchen

Olga Seliverstova, Taumännchen

Claus Peter Flor, direction musicale

Mariame Clément, mise en scène

Julia Hansen, décors et costumes

Philippe Berthomé, éclairages

Mathieu Guilhaumon, chorégraphie

Orchestre de l'Opéra national de Paris

Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris

Hänsel und Gretel, Humperdinck

La musique de Humperdinck sauve cette soirée. Le compositeur a manifestement bien écouté Wagner dont quelques effets orchestraux sont réutilisés dans Hänsel et Gretel. Parfois, j'ai presque eu l'impression d'entendre des citations de Wagner. Le problème de cette production est que les conceptrices du spectacle n'ont pas tenu du compte du fait que l'Opéra Garnier était un théâtre à l'italienne. N'ayant vu que les deux-tiers de gauche de la scène, il m'a néanmoins semblé que la mise en scène de Mariame Clément fait des aventures des deux enfants un rêve dans lequel leur mère (ou belle-mère ?) apparaît en sorcière. Pourquoi pas, mais visuellement sans être affreux, tout est assez laid et la réalisation n'est pas très convaincante. Les chanteurs, comédiens et figurants (doublant ou triplant les personnages) sont comme enfermés dans les compartiments du décor à deux étages. La seule scène que j'ai trouvée assez bien faite a été celle où Hänsel et Gretel commencent à manger la maison en pain d'épices de la sorcière, mais j'ai ressenti comme un décalage entre l'intellectualisation de l'histoire sous forme de rêve et le style un peu naïf de certains décors ou costumes. Bref, tout cela n'est pas très enthousiasmant...

Salle Pleyel — 2013-04-16

Orchestre Colonne

Laurent Petitgirard, direction

Traverses (Prodromidès)

Viktoria Kogan, direction

Variations sur un thème de Paganini (Rachmaninov)

Symphonie nº5 (Tchaikovski)

Encore un magnifique concert de l'Orchestre Colonne. L'œuvre contemporaine, choisie avec goût comme toujours avec cet orchestre, était de Prodrominès. Elle alterne passages de tension et passages de relâchement. J'apprécie ensuite l'étendue du talent de la pianiste Viktoria Kogan dans les Variations sur un thème de Paganini de Rachmaninov. Après l'entr'acte, l'orchestre s'est déchaîné dans la Cinquième symphonie de Tchaikovski dont j'ai particulièrement apprécié les trois derniers mouvements. Pendant tout le concert, un musicien de l'orchestre m'a sidéré : un grand bravo au clarinettiste !

Opéra Garnier — 2013-04-17

Élèves de l'école de danse de l'Opéra

Orchestre des Lauréats du Conservatoire

Marius Stieghorst, direction musicale

Jean-Philippe Rameau, musique (extrait des Indes Galantes, 1735)

Béatrice Massin, Nicolas Paul, chorégraphie

Olivier Bériot, costumes

Madjid Hakimi, lumières

Valentin Chou

D'ores et déjà

Charles Gounod, musique (extrait de l'acte V de Faust, 1859)

Claude Bessy, chorégraphie d'après Léo Staats

Madjid Hakimi, lumières

Roxane Stojanov, Hélène

Nine Seropian, Cléopâtre

Awa Joannais, Phrynée

Camille Bon, Aspasie

Clara Spitz, Laïs

La Nuit de Walpurgis

Maurice Pacher, musique

Jacques Garnier, chorégraphie (1979) réglée par Wilfried Romoli

Christian Pacher, accordéon diatonique

Gérard Baraton, accordéon chromatique

Marin Delavaud, Julien Guillemard, Pablo Legasa

Aunis

Gioacchino Rossini, musique (Sonate nº1 en sol majeur, extraits des Sonates nº3 en do majeur, nº4 en si bémol majeur, nº5 en mi bémol majeur pour cordes, 1804)

Jean-Guillaume Bart, chorégraphie (2000)

Philippe Binot, costumes

François-Éric Valentin, lumières

Péchés de jeunesse

Plutôt que des ballets narratifs comme Coppélia ou Piège de lumière présentés ces dernières années par les élèves de l'école de danse dans des programmes comportant aussi des pièces moins classiques ou néo-classiques, on n'aura vu dans ce programme que des pièces de danse pure, certes fort bien exécutées, mais qui me laissent globalement assez indifférent. D'ores et déjà est une pièce pour garçons : comme exercice d'appropriation du langage de la danse baroque pour les élèves, elle est intéressante, mais en tant que ballet présenté dans un spectacle, elle manque singulièrement de consistance... Les filles s'illustrent par le placement et quelques variations dans La Nuit de Walpurgis. Seul Aunis me convainc par l'engagement des trois danseurs et des deux accordéonistes dans cette pièce très vive. Malgré tout le bien que je pense de Jean-Guillaume Bart en tant que chorégraphe pour la La Source, je n'ai pas été excessivement enthousiasmé par les balanchiniens Péchés de jeunesse. On y voit des couples de danseurs, qui s'illustrent dans des pas de deux comportant des portés, mais il ne suffit pas qu'un homme et une femme se rencontrent pour qu'un ballet raconte une histoire...

Salle Pleyel — 2013-04-18

Académie du Chœur de l'Orchestre de Paris

Lionel Sow, direction

Margot Modier, piano

Pauline Amar, Charlotte Bozzi, Sterenn Gourlaouen, Lauriane Launay, Anne-Sophie Petit, Juliette Rennuit, Marion Trigo, Louise Vanderlynden, sopranos

Lola Dauthieux, Julie Nemer, Sarah-Léna Winterberg, altos

Maxence Douez, ténor

Timothée Sonnier, basse

Spanisches Liederspiel, op. 74, nº1, nº3, nº8(Schumann)

Drei sweistimmige Lieder, op. 43 (Schumann)

Zwölf Gedichte aus “Liebesfrühling” (Rückert) (Schumann)

Lieder-Album für die Jugend, op. 79, nº9, nº15, nº18, nº20, nº24 (Schumann)

Drei Lieder, op. 114, nº2 (Schumann)

Sommerruh, WoO7 (Schumann)

Mädchenlieder, op. 103 (Schumann)

Drei Gedichte nach Emanuel Geibel, op. 29, nº1, nº2 (Schumann)

En prélude au concert de l'Orchestre de Paris avait lieu le premier concert de l'Académie du Chœur de l'Orchestre de Paris dirigé par Lionel Sow. Bien que le programme fût 100% Schumann, une publicité plus importante n'aurait pas été superflue puisqu'à peine une cinquantaine de spectateurs ont assisté à ce beau concert de 12 chanteuses et 2 chanteurs.

Salle Pleyel — 2013-04-18

Philippe Aïche, violon solo

Orchestre de Paris

Alondra de la Parra, direction

Capriccio espagnol, suite pour orchestre, op. 34 (Rimski-Korsakov)

Nikolaï Lugansky, piano

Concerto pour piano nº2 en fa mineur, op. 21 (Chopin)

Le Tricorne, suites orchestrales nº1 et nº2 (Manuel de Falla)

Danzón nº2 (Arturo Márquez)

Quelle idée saugrenue d'insérer un concerto de Chopin dans un tel programme ! Si j'ai aimé le deuxième mouvement du concerto, par le jeu varié de Lugansky et le doux accompagnement de l'orchestre, l'intérêt principal du concert venait des œuvres hispanisantes ou mexicaines. L'orchestre est dirigé par la jeune chef Alondra de la Parra. S'il n'y a rien de remarquable à ce que sa main droite batte régulièrement la mesure, il est plus singulier pour un chef que l'ensemble de son être paraisse à ce point animé par la musique que ses manifestations extérieures ne semblent qu'un prolongement d'une animation plus intérieure. La chef danse sur son estrade ! Si elle faisait du bharatanatyam, je dirais qu'elle est aussi douée en danse pure qu'en abhinaya, l'art de l'expression (dans lequel excelle aussi le chef Andris Nelsons). Quel regard ! Dans la deuxième partie du programme, l'orchestre se déchaîne, d'abord dans Le Tricorne, et surtout dans l'irrésistible Danzón nº2 d'Arturo Márquez.

Ailleurs : Paris — Broadway, Andante con anima, Palpatine.

Opéra Bastille — 2013-04-19

Gustav Mahler, musique

John Neumeier, chorégraphie, décor et lumières (1975)

Kevin Haigen, Victor Hughes, assistants du chorégraphe

Madjid Hakimi, réalisation lumières

Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris

Simon Hewett, direction musicale

Aline Martin, mezzo soprano

Alessandro Di Stefano, chef de chœur

Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris

Mathieu Ganio, Laëtitia Pujol

Vincent Chaillet, Alessio Carbone, Cyril Mitilian, Fabien Révillion, Florian Magnenet, Vincent Cordier

Charline Giezendanner, Muriel Zusperreguy, Eve Grinsztajn, Laura Hecquet, Nolwenn Daniel

Troisième Symphonie de Gustav Mahler

Il a fallu attendre le dernier tableau Ce que me conte l'amour pour j'apprécie véritablement ce spectacle grâce au superbe pas de deux entre Mathieu Ganio et Laëtitia Pujol. Alors que j'étais installé au fond du deuxième balcon, j'ai vu vers 19h29 un groupe de scolaires entrer. La très intelligente régie de l'Opéra a bien sûr coupé les lumières pour les empêcher de trouver leur place. Cela a complètement pourri les premières minutes du premier mouvement de la Troisième symphonie de Mahler, lequel a des proportions inquiétantes. Je n'ai pas accroché à cette musique. Je suis en effet écartelé entre diverses sensations contradictoires et simultanées : une oreille me signale une danse joyeuse, une autre des gloussements des instruments à vents, tandis qu'une marche militaire tente d'entraîner le corps entier dans une agitation martiale. Je n'avais pas vu l'entrée au répertoire de ce ballet de Neumeier en 2009, mais si je n'ai pas été émerveillé par ce ballet, j'ai trouvé que l'œuvre était bien montée, avec des danseurs qui semblent totalement investi dans leurs rôles abstraits. Parmi eux, Charline Giezendanner m'a paru particulièrement convaincante.

On dit parfois que le silence à la fin de Mozart est aussi de Mozart. Ce soir, le silence à la fin de Mahler n'était pas de Mahler. Même l'accord final ne lui appartenait plus. Je ne comprends pas qu'une proportion aussi importante du public soit aussi peu respectueuse de la musique pour applaudir un rideau en train de descendre...

Salle Pleyel — 2013-04-24

Académie de l'Orchestre de Paris

Ambroisine Bré, mezzo-soprano

Chloé Dufossez, flûte

Olivier Marger ou Aurélien Pascal, violoncelle

Mayoko Surayya Salloum, piano

Trois chansons madécasses pour flûte, mezzo, violoncelle et piano (Ravel)

Khoa-Nam Nguyen, Lev Bogino, violons

Issey Nadaud, alto

Rémi Carlon, violoncelle

Quatuor à cordes en la mineur, 1889 (Sibelius)

Salle Pleyel — 2013-04-25

Académie de l'Orchestre de Paris

Quatuor Tosca

Constance Ronzatti, Marc Desjardins, violons

Marine Gandon, alto

Armance Quéro, violoncelle

Quatuor à cordes en la mineur, op. 51 nº2 (Brahms)

Avant d'assister aux deux représentations du programme Ravel/Sibelius/Brahms de l'Orchestre de Paris, je suis allé aux deux courts concerts donnés en prélude mercredi et jeudi. J'ai été très convaincu de l'interprétation des chansons madécasses de Ravel dont le texte, à défaut d'être complètement intelligible, l'était davantage que lorsque j'avais entendu pour la première fois cette œuvre il y a quelques mois. Le violoncelliste m'a beaucoup plu, mais son nom me restera inconnu, puisque comme la semaine précédente, il y a des coquilles dans la fiche de distribution. Les jeunes musiciens interprétant le quatuor de Sibelius étaient convaincants, mais dans l'ensemble j'avais l'impression d'entendre trop le premier violon et le violoncelle au détriment du second violon et de l'alto qui avaient un très beau son. Le quatuor Tosca (qui n'était exceptionnellement féminin qu'aux trois quarts) est plus avancé et m'a fait passer un très bon moment, en particulier dans les premier et quatrième mouvements du quatuor à cordes op. 51 nº2 de Brahms.

Théâtre des Champs-Élysées — 2013-04-26

Orchestre de chambre de Paris

Ivor Bolton, direction

Divertissement en fa majeur nº10 (Mozart)

Gidon Kremer, violon

Polonaise pour violon et orchestre en si bémol majeur (Schubert)

Konzertstück pour violon et orchestre en ré majeur (Schubert)

Maria Fedotova, flûte

Impromptu pour flûte, violon et orchestre à cordes (Sofia Gubaidulina/Schubert)

Andante et Rondo pour flûte et orchestre en ut majeur (Mozart)

Symphonie nº104 en ré majeur (Haydn)

Ce concert aurait été épouvantablement ennuyeux s'il n'y avait eu avant l'entr'acte l'adaptation pour flûte, violon et orchestre à cordes par la compositrice Sofia Gubaidulina de l'Impromptu en la bémol mineur op. 90 nº4 de Schubert et en fin de programme la symphonie nº104 de Haydn. J'ai beaucoup aimé la flûtiste Maria Fedotova qui passait parfois à la flûte alto dans l'œuvre de Gubaidulina/Schubert. La transcription de la première phrase pour la flûte plutôt que tout autre instrument me rappelait de façon amusante la Badinerie de Bach. Dans la symphonie nº104 de Haydn, j'ai aimé retrouver certains détails auxquels j'avais déjà goûté, mais d'autres ont été un peu noyés dans le volume orchestral. L'orchestre jusque là apathique jouait vraiment. J'eusse aimé qu'ils jouassent comme ça pendant tout le concert et de façon plus engagée encore dans cette symphonie, puisque cette nouvelle audition ne m'a pas procuré un plaisir plus grand qu'avec l'Orchestre des Concerts Gais. Cela faisait quatre ans que je n'avais pas vu le chef Ivor Bolton. Je vais sans doute attendre encore quelques années avant de retenter l'expérience...

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