Weblog de Joël Riou

« L'Orchestre de Paris dirigé par Boulez à Pleyel | Kang Zhuan 1992 »

L'Oratorio de Noël à la Basilique Sainte-Clotilde

2011-12-22 23:57+0100 (Orsay) — Culture — Musique

Basilique Sainte-Clotilde — 2011-12-22

Manna Ito, soprano

Anne-Marie Hellot, alto

Christophe Poncet, ténor

Mark Pancek, baryton

Ensemble baroque

Chœur de Radio France

Matthias Brauer, direction

Oratorio de Noël (cantates 1, 2, 3), BWV 248, Johann Sebastian Bach.

Parmi les œuvres qui m'ont fait apprécier la musique classique, l'Oratorio de Noël de Bach tient une place particulière. Je l'ai entendu huit fois en concert (et presque neuf si on compte un concert de cantates profanes dans lesquelles Bach avait puisé pour constituer son Oratorio). Tous les ans entre 2002 et 2009 (avec une exception en 2008 parce que ce n'était pas programmé), j'allais presque rituellement au Théâtre des Champs-Élysées en décembre, alors que les décorations de Noël scintillaient sur l'avenue Montaigne, afin d'écouter cette œuvre (jamais dans son intégralité puisque le plus souvent, des six cantates qui composent l'oratorio, seules quatre étaient jouées ; je n'ai ainsi jamais entendue la cinquième en concert).

J'avais été assez déçu par la dernière écoute (en 2009), avec la soprano Natalie Dessay et Spinosi à la direction. C'était cependant sublimissime en comparaison de ce que j'ai entendu ce soir en la Basilique Sainte-Clotilde. Je dis bien ce que j'ai entendu, cela n'a peut-être pas un grand rapport avec ce que les tout premiers rangs entendaient et ce qu'entendront les auditeurs de France Musique le 10 janvier à 14h. Bien qu'arrivé une vingtaine de minutes avant le début, je n'ai pu m'installer qu'au fond. Tant qu'à faire, je me suis mis au tout dernier rang, derrière un enfant qui devait avoir une visibilité de 0% (ce que même l'Opéra de Paris ne facture pas 12€ !). On avait curieusement retourné les chaises de façon à ce que la scène et les spectateurs soient dans la nef. Étant au dernier rang, j'étais au milieu de la croisée du transept. Au lieu de voir l'autel en arrière-plan, le public voyait donc l'orgue de l'église (qui n'était bien entendu pas utilisé). C'est probablement ce qui a fait fuir le Dieu des Chrétiens, s'il existe.

Depuis mon dernier rang, je voyais vaguement le chœur quand il était debout et, à condition de me tenir bien droit, les têtes du chef et des solistes. De là, les conditions acoustiques étaient déplorables. Le genre d'expérience, si c'était la seule, à dégoûter de la musique. C'est simple, dans la bouillie sonore qui me parvenait, seul un groupe d'instrument pouvait ressortir. S'il y avait des cuivres, comme c'était le cas dans le chœur introductif Jauchzet, frohlocket, vu qu'il est impossible de jouer juste avec ces instruments baroques, c'était absolument atroce. Dans de nombreux autres passages, les détails qui font le joyeux raffinement de cette musique étaient noyés, par exemple parce qu'un hautbois ne se faisait pas entendre à côté des cordes. Des chanteurs solistes, quand leur voix me parvenait, je n'entendais que des phrasés d'enterrement (pas aidés par les tempi plutôt lents). Les seuls moments au cours desquels j'aie pris quelque plaisir étaient les chorals, mais de l'accompagnement musical, je n'entendais alors que l'orgue et le violoncelle, tant pis, il fallait bien faire avec, enfin plutôt sans. Le seul numéro musical qui m'ait semblé convaincant a été le chœur Herrscher des Himmels qui est joué au début et à la fin de la troisième cantate. Il a été joué en bis (en fait, plus précisément en ter). M'étant alors rapproché de la sortie, j'ai pu profiter davantage de cette prestation renouvelée. Ce qui a été enregistré par Radio France est sans doute écoutable, mais à entendre depuis les derniers rangs, c'était désespérant.

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