Weblog de Joël Riou

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Le temple Parthasarathy

2011-08-22 20:07+0530 (சென்னை) — Danses indiennes — Voyage en Inde X

Samedi matin, je suis allé visiter le temple Parthasarathy que je n'avais pas eu l'occasion de visiter auparavant, faute d'arriver pendant les horaires d'ouvertures (la plupart des temples du Tamil Nadu ferment entre midi et 16h environ). Pour y accéder, j'ai traversé un quartier fait de ruelles et d'habitations près de la station Tiruvelikeni.

Le temple, dédié à Krishna comme cocher d'Arjuna, est assez étendu. Les fidèles se mettent à plat ventre devant les divinités. La queue pour le Darshan au sanctuaire principal est très longue. J'ai donc pris un ticket Quick Darshan. Ce ticket n'est pas une plaisanterie puisque je me suis retrouvé immédiatement à une dizaine de mètres du but. Finalement, on finit par s'approcher d'un Krishna moustachu dont la tiare est recouverte de guirlandes de fleurs..

Beaucoup de piliers sculptés et de sculptures sur les gopurams : Hanuman, Krishna portant le mont Govardhana, Vishnu sur le serpent Shesha, Krishna et Arjuna sur leur char, divers avatars de Vishnu. De façon plus originale, on voit au moins deux fois une sculpture représentant un bébé couché sur une feuille avec la jambe droite relevée jusqu'au menton. Cela me fait penser à une vision que le sage Markandeya décrit aux Pandavas dans le Mahabharata, mais il faudra que je vérifie.

En sortant du temple, une très mauvaise surprise m'attend : mes chaussures ont été volées au Free Chappel (sic) Stall. La perte n'est pas énorme (100 roupies environ), m'enfin j'ai dû marcher deux kilomètres pour rentrer et trouver une boutique de chaussures. J'ai bien essayé de prendre un rickshaw, mais il est tombé en panne au bout de deux cents mètres. Comme j'étais du côté de Marina Beach, j'ai pu faire l'expérience que tenter d'y aller pieds nus vers midi était une folie tant le sable était brûlant (tout comme certains passages de la route...). Je me suis accordé une pause à la basilique où se trouve la tombe putative de l'apôtre Thomas.

Dimanche, je me suis balladé le long de la plage de Chennai Beach en partant de la rue qui passe derrière la basilique Saint-Thomas. À cet endroit, la plage sert principalement de lieu d'aisance pour les pêcheurs... Plus haut, des gamins font des acrobaties dans le sable. Quelques téméraires se baignent.

En fin d'après-midi, je voulais assister à un programme de bharatanatyam. Je me disais bien que Disciples of Smt. Sangeeta Sivakumar, c'était une pioche risquée. Cela dit, si on ne tente jamais ce type de programme, on n'a aucune chance de voir en action un corps de ballet de bharatanatyam comme il en existait autrefois. Cependant, je ne m'attendais pas à trouver une trentaine de filles de 8-12 ans toutes habillées, coiffées, fardées et couvertes de bijoux dans l'auditorium de cette école. Le premier problème est que cela a commencé par des chansons par un groupe de cinq fillettes aux voix sur-aiguës. Après dix minutes d'acclimatation, ces chansons sur Shiva ou Yashoda (la mère adoptive de Krishna) n'étaient pas trop désagréables à écouter, mais en interlude il y avait deux garçons qui jouaient du clavier (à l'unisson ! il faut qu'on m'explique l'intérêt) sur succession de notes. Ça, c'était le supplice absolu, je ne comprends même pas qu'on puisse appeler cela de la musique ! Comment peut-on faire jouer ces trucs affreux à des enfants ?!

Je ne restais que parce que les danseuses allaient bien finir par monter en scène. C'est effectivement ce qu'elles ont fait, toutes ensemble, en désordre, juste pour faire un petit salut et s'en aller. Ensuite, le programme proprement dit a commencé par un Pushpanjali de la guru (qui avait déjà dansé un peu en arrière-plan des chanteuses, prenant des poses correspondant aux chansons). Par rapport à tout le reste, c'est évidemment d'un autre niveau, mais ce n'est pas exceptionnel non plus. En deuxième partie, une toute jeune danseuse en costume rose présente quelques mouvements évoquant Ganesha. En troisième partie de programme, une danseuse un peu plus expérimentée présente une pièce autour de Shiva-Nataraja. On la voit notamment lui présenter des offrandes et évoquer la puissance de Shiva. Cette pièce comporte même des passages purement rythmiques. Curieusement, vers la fin, elle évoque aussi Krishna flûtiste. Cette pièce n'était pas mal du tout, compte tenu des conditions du spectacle. Cela a été la plus intéressante vue en ce début de programme. Ensuite, des ensembles de danseuses (7 puis 5) sont venues présenter des mouvements plus ou moins synchronisés, puis la guru est revenue danser un Padam sur Shiva. Je me suis éclipsé pendant cette pièce que je trouvais peu intéressante. (J'ai quand même tenu plus d'une heure...)

De l'autre côté de la rue, il y avait le temple de Ramakrishna Mutt. J'ai vu de la lumière et entendu du bruit. Je suis entré. Sur les tapis étaient installés des dévôts. Les hommes à gauche, les femmes à droite. Dans l'allée, on peut se servir dans des caisses contenant des bréviaires. En bleu, la version tamoule. En jaune, la version en alphabet devanagari. Je prends la version jaune. Reste à trouver la page dans cet ensemble en trois parties et deux volumes de tailles inégales. Heureusement, la pagination est continue et vraisemblablement synchronisée entre les deux versions. Le chanteur principal (que je ne vois pas d'où je suis) annonce les numéros de page en tamoul et en anglais avant de commencer. Il est accompagné par les fidèles, par ce qui est vraisemblablement un harmonium (mais qui sonne presque comme un orgue) et des percussions. Le rythme est très facile à suivre : ce sont des bhajans. Comme on célèbre Krishna ces jours-ci, ce sont des bhajans en l'honneur de Krishna. Dans le bréviaire, je suis étonné de ne voir mentionnés dans l'index que des divinités hindoues et des noms importants du mouvement Ramakrishna. Vu le caractères censément syncrétique de ce mouvement, je m'attendais à trouver au moins un chapitre sur Jésus et un autre sur Mahomet...

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