Weblog de Joël Riou

« Ariodante au TCE | Amel Brahim-Djelloul à la Cité de la musique »

L'Ensemble Orchestral de Paris au TCE

2011-05-25 00:36+0200 (Orsay) — Culture — Musique

Théâtre des Champs-Élysées — 2011-05-24

Ensemble Orchestral de Paris

François Leleux, hautbois

Joseph Swensen, direction et violon

Lise Berthaud, alto

Marc Coppey, violoncelle

Concerto luminoso op. 80 nº4 L'été, Nicolas Bacri (création)

Sandrine Piau, soprano

Three Love Songs op. 96 pour soprano et orchestre d'après des fragments poétiques de Rûmî, Nicolas Bacri

Isabelle Druet, mezzo-soprano

Le jeune chœur de Paris

Le songe d'une nuit d'été, Mendelssohn

Contraste d'ambiances au TCE au lendemain d'un superbe Ariodante. Ce soir, le concert commence par une création d'un concerto pour quatre solistes (hautbois, violon, alto, violoncelle) et orchestre de cordes de Nicolas Bacri. Il faudrait sans doute entendre le cycle complet pour comprendre pourquoi ce concerto s'appelle L'Été, puisque s'il est qualifié de luminoso, comme l'explique le compositeur dans le programme à la maquette biscornue ce concerto est en fait très sombre... Joseph Swensen dirige non pas depuis le violon, mais avec violon. Son archet est sa baguette. La main gauche tenant le violon fait la même chose. Je n'ai pas l'impression que c'était la meilleure manière d'entendre le hautboïste François Leleux. Quatre solistes pour un concerto de onze minutes, cela ne permet pas vraiment à chacun de se mettre en valeur. L'œuvre n'est cependant pas désagréable à écouter. Il y a même de quoi s'amuser avec quelques petits passages franchement dissonants. La conclusion est gagesque comme une certaine plaisanterie de Haydn.

Patricia Petibon, que je n'ai encore jamais entendue en concert, est souffrante. Elle est remplacée par Sandrine Piau ! En robe rouge, elle interprète Three Love Songs du même compositeur. Orchestralement parlant, cela me plaît bien plus que le concerto. Lors du premier numéro, l'atmosphère orchestrale fait me penser davantage à un bord de mer qu'à l'Orient, mais cela change un peu avec les deux autres. Dans le premier numéro aussi, il faut vraiment tendre l'oreille pour entendre la voix de Sandrine Piau, tant l'orchestre lui laisse peu de place. C'est peut-être fait exprès, vu que de toute façon le texte anglais, d'après Rûmî, a probablement un sens insaisissable... Par la suite, elle arrivera à véritablement faire entendre son interprétation des deux autres chansons (vu les conditions d'un remplacement au pied levé, c'est un certain exploit !), mais quel sadisme de la part du compositeur pour la voix !

L'exécution du Songe d'une nuit d'été de Mendelssohn est assez honorable, mais me plaît moindrement que celle de l'Orchestre Colonne à Pleyel en novembre dernier (même si ce n'est pas faire injure au soliste enfant d'alors que je lui ai préféré Sandrine Piau !). Ce qui m'a le plus énervé pendant ce concert, c'est l'attitude quasi-narcissique du chef d'orchestre. Il bat la mesure des deux mains et libère les épaules quand il faut donner du sentiment. Pour le reste, au moins vu de trois-quart dos, on n'a pas l'impression qu'il transmette grand'chose aux musiciens. Heureusement, ceux-ci paraissent se bien diriger eux-mêmes, comme la violon solo super soliste Deborah Nemtanu, qui semble attentive à tout ce qui se passe dans l'orchestre ! J'ai l'impression que si le résultat a été correct, c'est davantage aux musiciens qu'au chef que le crédit en revient. Toutefois, la Marche nuptiale a été le numéro que j'ai trouvé le moins réussi. Chaque musicien faisait peut-être individuellement ce qu'il devait, mais globalement, cela paraissait assez déséquilibré.

L'autre chanteuse soliste pour ce Songe est Isabelle Druet qui est fort bizarremment accoutrée. Je présume que c'est un problème de concertation sur la couleur des robes qui a conduit à ce curieux habillage, mais par-dessus sa robe, elle portait une sorte de kimono trop court pour ne pas déceler cinquante centimètres du bas de la robe, qui était de la même couleur que celle de Sandrine Piau...

Les moments vocaux sont assez brefs, mais Isabelle Druet fait entendre le beau timbre de sa voix. Attention peu surprenante de sa part, elle incarne son rôle d'une fée, dans son attitude comme dans la façon de chanter et d'articuler son texte, seule ou accompagnée par le jeune chœur de Paris installé au dernier rang de la scène.

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Commentaires

1. 2011-05-25 15:13+0200 (klari)

Quel dommage ! Et pourtant, quel magnifique casting de musiciens, de chanteurs, etc. !

Bon, la prochaine fois, il faudra écouter Tatie-Klari et aller écouter le COE. Blague à part, le TCE se fait actuellement un trip Leleux, il a quasiment une mini-saison à lui tout seul l'année prochaine, je dis "hourrah". D'après mes souvenirs, il jouera le cncerto de Mozart avec l'Ensemble Orchestral, j'irai les écouter. Et plutôt deux fois qu'une !

2. 2011-06-08 17:43+0200 (Ensemble orchestral de Paris)

Bonjour,

Nous avons lu avec attention votre commentaire et vos impressions. Bien entendu, votre avis très motivé et argumenté nous intéresse et nous interpelle. Soyez certains que c’est pour nous une source d’information et de perception du public qui est précieuse.

Nous avons donc transmis votre contribution aux musiciens de l’orchestre et si vous l’acceptez, nous aimerions entamer un échange et prolonger la discussion avec vous. Pour cela, nous vous proposons de vous recontacter très vite par e-mail.

A très bientôt,

@eo_paris / Twitter

3. 2011-06-08 20:39+0200 (Joël)

Merci pour votre commentaire. Mon adresse email est <joel.riou@normalesup.org>.


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