Weblog de Joël Riou

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Jalgaon

2008-08-28 18:54+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde V

Je suis arrivé à Jalgaon avant-hier après avoir pris un train de nuit à Warangal. J'ai déposé mes affaires à l'hôtel où j'étais déjà allé et ai téléphoné à Aniket. En dehors d'une visite à un refuge pour vaches malades et un musée faisant de la propagande végétarienne très agressive, j'ai passé l'essentiel de ces deux journées dans sa maison, où habitent ses parents Shrikant et Shubhada, son frère Rohit et sa sœur Anagha. Dire que j'ai été bien nourri est un euphémisme. Le premier déjeuner était fait de riz et de pain à broyer avant de le mélanger avec une sauce. Le soir, Aniket et moi avons mangé chez son oncle maternel, qui est avocat, son épouse étant enseignante : Pav Bhaji et laddus. Hier midi, des papads de diverses sortes, un peu de riz, des pommes de terre, mais surtout des chapattis sucrés. Ce sucré-salé était étonnant. Hier soir, nous avons mangé tous ensemble, à même le sol, un plat léger : un mélange de riz et de dal, avec un curry blanc. Il faut une bonne sieste pour digérer le repas de midi. Au petit-déjeuner, des petits bhajis. J'étais sur le point d'aller me laver les mains après avoir fini mon assiette qu'on m'a dit d'attendre un peu la deuxième poêlée.

Des élections sont en cours à Jalgaon. Les candidats rivalisaient en braillements, en prospectus qu'ils distribuaient de porte à porte, tentant même d'essuyer la poussière des pieds du chef de famille. Hier, c'était aussi le jour où les jeunes candidats à des postes de policiers devaient se présenter au concours de l'école de police : une gigantesque queue de plusieurs centaines de mètres se tenait à l'entrée.

À la maison, Shrikant se fait l'interprête pour le reste de la famille. Rohit, Anagha et Aniket essaient parfois de poser directement des questions. Des voisins viennent prendre un thé. On discute de sujets divers, sauf de politique. Un des sujets principaux est la religion. Quand un voisin a posé la question en marathi, j'ai cru comprendre que tous supposaient implicitement que j'étais chrétien. Dans ces cas-là, je m'efforce de rectifier ce fait, ce qui n'est pas toujours évident, tant il paraît saugrenu à nombre d'Indiens que l'on puisse être incroyant. Après avoir esquivé quelques questions, on me demande si je crois davantage en forces de Dieu ou en celles de la Nature. Pour éviter d'avoir à choisir, j'ai eu recours à une philosophie européenne qui identifie les deux...

Shrikant est également passionné par la Ramayana. Il apprécie que, contrairement à Krishna qui nous montre comment nous comporter au Kaliyuga, Rama a toujours une conduite irréprochable. Je fais observer que la façon dont il répudie Sita (une deuxième fois) après que la rumeur publique se fut emparée de la question n'est pas une attitude irréprochable de la part d'un mari. Il me répond que c'était la bonne conduite à adopter pour un roi.

Nous écoutons des musiques très différentes. Des musiques de films bollywoodiens. Des ghazals. Shrikant va même jusqu'à chanter quelques couplets en marathi. Quand il oublie le texte, Shubhada ajoute sa voix à la sienne.

Nous parlons de ma visite à Belur Math, le lieu où se trouve la mission Ramakrishna. La famille appartient à ce courant de pensée religieuse. Bien que considérant le fondateur comme un dieu, ils adhèrent sincèrement à l'idée que les dévôts de toutes les religions croient finalement en la même chose et que dans leurs séances de prière auprès du petit autel familial, ils ne récitent pas que des textes hindous mais aussi des textes islamiques ou chrétiens. Shrikant insiste pour dire que ce mouvement de pensée n'est pas prosélyte, ne dit pas aux autres Notre religion est la vraie religion..

Côté tourisme, ce voyage est pour ainsi dire fini. J'ai pris ce matin le Mahanagari Express pour venir à Mumbai où une chambre m'attendait au Tata Institute. Le train n'a eu qu'une heure de retard. Cependant, pendant de longues heures aujourd'hui et ces derniers jours, l'électricité a été coupée à Jalgaon, y compris à la gare. Par conséquent, les annonces sonores étaient très intermittentes. La seule annonce pertinente pour moi est intervenue quand j'ai vu arriver mon train. Heureusement que j'avais demandé au guichet des renseignements le numéro de la voie où était attendu le train (sachant qu'il y avait un piège parce que les trains faisant le circuit du Mahanagari Express sont censés se croiser au voisinage de Jalgaon : il ne fallait pas que je me retrouve dans le train de Varanasi).

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