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Grottes de Badami, arrivée à Bijapur

2008-08-18 16:34+0530 (ವಿಜಾಪುರ) — Voyage en Inde V

Hier matin, je suis allé visiter les quatre grottes de Badami, situées au Sud du bassin Agastyatirtha. Les trois premières sont hindoues, la dernière est jaïne. La plus remarquable me semble être la troisième, dédiée à Vishnu. On y voit notamment des représentations de Narasimha et de Varaha, de Vishnu sur le serpent Shesha. Au plafond, diverses divinités sur leur monture, comme Brahma sur son cygne, à la verticale d'un motif de lotus au sol.

Je suis ensuite allé au musée, situé au Nord du bassin, en prenant le chemin canonique à travers la vieille ville. On peut y admirer des sculptures parmi lesquelles une étonnante divinité associée à la fertilité et un superbe Shiva détruisant Tripura.

J'ai ensuite emprunté le sentier rocailleux en direction du Mahakuta. Une mystérieuse inscription (bouddhique ?) Kappe Arabhatan se trouve sur la gauche. Je me retrouve au milieu d'un groupe de jeunes gens allant au même endroit. À un moment donné, il faut bifurquer de façon non intuitive vers un sentier sablonneux. Des jeunes femmes empilent rituellement de petites pierres. À l'approche du Mahakuta, je n'ai guère l'impression de me diriger vers un temple lié au sage Agastya : le bruit fait plutôt penser à une piscine animée.

L'enceinte du temple renferme de nombreux sanctuaires shivaïtes. L'atmosphère est très enfumée dans le sanctuaire principal. Non loin de là se trouve un petit bassin où s'ébattent joyeusement hommes et femmes de tous les âges. Çà et là, on fait sécher des vêtements, les saris étant étendus au sol.

Je déguste debout un bon plat de riz écrasé : Pohe. Pour rentrer à Badami, il n'y a que des rickshaws collectifs. On me demande d'abord 150 roupies, puis sau rupe (100 roupies). Évidemment, je refuse et le chauffeur me demande mon prix : 10 roupies. Ce doit être la première fois que j'arrive à diviser par quinze un prix aussi cordialement. S'il s'agit d'un rickshaw collectif, rien ne le distingue d'un rickshaw ordinaire. On ne démarre que lorsque c'est plein. J'imaginais qu'il n'y avait de la place que pour huit adultes. Nous serons finalement une bonne vingtaine de passagers parmi lesquels figurent certes de nombreux jeunes enfants. Je suis à l'avant, à gauche du pilote, deux hommes se trouvant à sa droite. Vu le chargement, on ne va pas très vite, autour de diz kilomètres à l'heure, et dans les montées, moins vite qu'un buffle. Je baisse la tête à l'approche des ralentisseurs pour éviter de me cogner la tête.

Je suis parmi ce matin de Badami pour Bijapur. Mon hôtelier m'a suggéré de me rendre d'abord à Bagalkot d'où je pourrais trouver facilement des bus pour Bijapur. Je suis monté dans une camionnette, pas trop surchargée. Mon sac de voyage était sur le toit, sans aucune attache. Comme dans la plupart des transports collectifs, en plus du chauffeur, une autre personne se charge du payement et d'autres bricoles. En face de moi, une femme se plaignait du courant d'air qui arrivait par la fenêtre. Dans cette camionnette, pas de vitres : un morceau de plastique transparent amovible en fait office. Le jeune homme, qui était debout à l'arrière de la camionnette, s'accroche au toit avec les mains, et l'air de rien, vient sur le côté, pose le pied sur le marche-pied et met en place l'ersatz de fenêtre, la camionnette étant alors à pleine vitesse. À Bagalkot, je trouve aussitôt un bus pour Bijapur. La traversée de la trivière Krishna est assez impressionnante. En cette saison, elle inonde largement des zones ordinairement à sec. De nombreux arbres et poteaux électriques dépassent des flots. La route est plutôt belle. Au bord de la route, on voit de plus en plus d'indications utilisant l'alphabet devanagari. L'orthographe kannada de Bijapur oscille entre deux formes : la longueur du u est alternativement soit brève soit longue. C'est loin d'être la première fois que je remarque de telles variations dans l'orthographe du nom d'une ville. Il est quand même invraisemblable que cela n'ait pas été uniformisé une fois pour toutes, d'autant plus que les noms de villes en -pur sont assez courants..

Le centre de Bijapur semble appartenir à la catégorie des centres-villes infernaux. De surcroît, l'hébergement et la restauration y sont sommaires. J'ai commencé par visiter le mausolée d'Ibrahim Rouza. S'il n'avait été rendu inégalement grisâtre par le temps, ce serait un magnifique monument. À l'Est, le mausolée proprement dit, renfermant six tombes et doté de grans minarets ; à l'Ouest, une mosquée d'une taille comparable. Une jeunne fille qui veut que je la prenne en photographie me parle en hindi. Un peu plus à l'Ouest, d'autres mausolées sont visibles. Une mosquée moderne bleu pastel s'insère dans ce cadre.

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