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Orphée et Eurydice à Garnier

2008-02-10 13:56+0100 (Orsay) — Culture — Opéra

Opéra Garnier — 2008-02-07

Elisabeth Kulman, Yann Bridard, Orphée

Svetlana Doneva, Marie-Agnès Gillot, Eurydice

Hélène Guilmette, Miteki Kudo, Amour

Balthasar-Neumann Ensemble & Chor

Ballet de l'Opéra

Pina Bausch, chorégraphie, mise en scène (1975)

Rolf Borzik, décors, costumes, lumières

Thomas Hengelbrock, direction musicale

Orphée et Eurydice, Gluck

Jeudi dernier, je suis allé pour la première fois au Palais Garnier. Je n'avais jusqu'alors qu'aperçu ce bâtiment depuis l'avenue de l'Opéra en sortant de la station de métro Pyramides, soit pour aller assister à des concerts à l'église Saint-Roch soit pour manger dans un restaurant japonais tenu par des japonais rue Saint-Anne. De plus près, le Palais Garnier est très beau (malgré les travaux en cours à proximité). L'intérieur est magnifique, il faut le voir pour le croire.

J'avais cassé ma tire-lire pour acheter une place pour Orphée et Eurydice de Gluck mis en scène et chorégraphié par Pina Bausch (version créée en 1975). Ma place était meilleure que ne le laissait suggérer la fonction du site de réservation permettant de prévisualiser la scène telle qu'on la voit depuis le siège. Tout ce que je savais, c'est que j'avais un strapontin à l'orchestre. En entrant, je découvre que je suis au milieu, au deuxième rang, juste derrière la fosse. Acoustiquement, une place aussi proche de l'orchestre n'est pas forcément extraordinaire : bien que l'effectif d'un orchestre baroque soit relativement réduit, depuis ma place, le chant des solistes était bien souvent couvert par l'orchestre. J'espère que depuis une place plus reculée, la balance était meilleure. Ce bémol est largement compensé, l'angle aidant, par la possibilité de voir de très près les instrumentistes et le chef ou et de profiter pleinement du son de la harpe. J'ai aussi remarqué que depuis leur siège les flûtistes devaient naturellement avoir un bon angle de vue sur la scène pour pouvoir ainsi à leurs yeux offrir régulièrement les splendeurs du ballet. J'ai d'ailleurs repéré Marc Hantaï dans ce Balthasar-Neuman Ensemble. La musique de cet opéra de Gluck est remarquable, j'en ai bien profité. Par exemple, la danse des Furies (Chi mai dell'Erebo dans la version italienne), au début du deuxième acte, est impressionnante.

Contrairement à ce que l'on voit souvent dans les mises en scène d'opéra (je ne sais pas ce qu'il en est en général pour les opéras-ballets, c'était le premier que je voyais), le chœur n'était pas sur la scène, mais dans la fosse avec l'orchestre. Contrairement aux chœurs dans les représentations de concert, il chantait sans l'aide de la partition. L'opéra étant chanté en allemand (l'original était en italien), mais les spectateurs ne pouvaient pas bénéficier de surtitres (de toute façon, depuis le deuxième rang, je n'aurais pas pu en voir grand chose). De toute façon, je connaissais bien sûr déjà le mythe d'Orphée et Eurydice et avait écouté un enregistrement de cet opéra de Gluck quelques jours avant de venir ; je n'étais donc pas trop perdu.

Dans cette version en quatre tableaux, chacun des trois personnages (Orphée, Eurydice, Amour) est incarné sur scène par un danseur et une chanteuse. Le rôle d'Orphée était dansé par Yann Bridard, ceux d'Eurydice et Amour par Marie-Agnès Gillot et Miteki Kudo. Ils pouvaient donc danser librement en même temps que, habillées dans une robe sobre de couleur sombre, Elisabeth Kulman, Svetlana Doneva ou Hélène Guilmette chantaient (ce qui serait impossible si chaque rôle était interprêté par une seule personne).

Dans chacun des quatre tableaux, la chorégraphie était très belle. La tristesse des lamentations sur la mort d'Eurydice dans le premier, l'atmosphère oppressante des Enfers dans le second, l'harmonie du Jardin des bienheureux dans le troisième et la sobriété du tableau final où évidemment Orphée ne parvient pas à se retenir de regarder Eurydice, qui meurt (en soi, chorégraphier de nombreuses minutes de danse de couple où les deux danseurs ne doivent pas se regarder me paraît assez remarquable). Dans la version originale de l'opéra de Gluck, satisfait d'Orphée, Amour finissait par rendre Eurydice à la vie, ce qui donnait une fin heureuse ; ici, la fin était conforme au mythe.

Les décors étaient plutôt sobres, surprenants sans être extravagants.

La chaîne de télévision Arte diffusera une représentation de cet opéra en direct le samedi 16 février à 19h30. Si j'avais un poste, je sais ce que je ferais ce soir-là.

Je suis entré dans une boutique de disques harmonia mundi. Les étiquettes étaient d'un format ancien, je n'en avais pas revu de telles depuis mon enfance de cette sorte : toutes petites étiquettes arrondies où il n'y a que le prix (pas de code-barre). Elles ne couvraient pas les informations importantes. Je suis sorti de ce lieu de perdition avec sept articles (dont deux offerts) : 9 CD et 1 DVD musical... Trois opéras baroques (Charpentier, Marais, Monteverdi), des quattuors parisiens de Telemann, trois disques de musique classique indienne.

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